A Noyers-Saint-Martin dans l’Oise, se trouve le plus vaste cimetière soviétique de France. Plus de 4500 corps y reposent, en majorité dans trois ossuaires. De très nombreux corps n’ont toujours pas été identifiés à ce jour.
Pour l’essentiel, il s’agit des dépouilles des prisonniers de guerre soviétiques affectés dans l’industrie lourde et précédemment inhumés en Alsace et en Lorraine.
Plus de la moitié de ces corps proviennent en effet du camp de Ban-Saint-Jean en Moselle. Selon les archives officielles de l’armée française, l’Allemagne nazie aurait fait transité 300 000 prisonniers soviétiques par le Ban Saint Jean entre l’automne 41 et l’automne 44 ; les Ukrainiens étaient les plus nombreux. Employés aux tâches les plus pénibles et vivant dans des conditions inhumaines, ils seront des milliers à mourir d’épuisement ou de maladie. A la fin de la guerre, plusieurs charniers seront découverts ; la communauté ukrainienne de France obtiendra alors les autorisations nécessaires à la création d’un cimetière dans le camp.
Les autorités soviétiques prétexteront toutefois la création d’une grande nécropole soviétique à Noyers Saint-Martin (Oise) pour exhumer les corps du Ban-Saint-Jean à la fin des années 1970. Il s’agissait aussi pour les autorités soviétiques de mettre fin à une visibilité trop grande de l’action et du devoir de mémoire des Ukrainiens en Moselle.
Aujourd’hui, chaque année, les commémorations de la fin de la Seconde Guerre Mondiale se font à Noyers-Saint-Martin aux couleurs des républiques (ex-soviétiques) devenues indépendantes. Les officiels et la communauté ukrainienne de France sont aussi bel et bien représentés.
A lire : LES CAMPS SOVIETIQUES EN FRANCE, LES « RUSSES » LIVRES A STALINE EN 1945